Blâmer les autres est une ressource vers laquelle les enfants se tournent souvent. Leur développement cognitif et moral les empêche de comprendre l’importance d’assumer la responsabilité de leurs actes et ils choisissent d’éviter la punition lorsqu’ils savent qu’ils ont mal agi. Cependant, il y a aussi beaucoup d’adultes qui continuent à afficher ce type de comportement dans différentes situations.
Blâmer les autres devient d’abord une habitude, puis une stratégie, chez les personnes qui présentent un degré élevé de narcissisme ou un manque d’autonomie. Ce comportement implique une stagnation dans l’évolution des émotions et des valeurs. Ceux qui agissent ainsi souffrent et font également souffrir leur entourage.
Le plus souvent, derrière cette habitude de blâmer les autres se cache la peurla colère et la tristesse réprimées. Et tant que vous n’opterez pas pour des stratégies plus saines dans vos relations avec les autres, ces sentiments resteront et deviendront même plus intenses. Pour la même raison, ce n’est pas une stratégie efficace, mais au contraire, elle multiplie les difficultés.
“Jouer franc jeu, ce n’est pas blâmer les autres pour nos erreurs”.
-Eric Hoffer-
Les raisons de blâmer les autres
En général, il y a deux raisons principales pour lesquelles certaines personnes choisissent de rejeter la faute sur d’autres comme stratégie pour faire face à un conflit.
Le premier est le narcissisme et le second est le manque d’autonomie. On peut penser que ces deux aspects sont exclusifs, mais ce n’est pas le cas. En fait, ils vont souvent ensemble.
Il est très fréquent qu’une personne développe un narcissisme excessif pour compenser un sentiment d’infériorité. Il y a là un paradoxe. La personne croit qu’elle doit être aimée ou reconnue, mais ne fait pas le nécessaire pour obtenir cet amour ou cette reconnaissance. Malgré cela, il est agacé de ne pas comprendre. Il finit par décider de blâmer les autres pour tout ce qu’il ne parvient pas à accomplir.
La deuxième raison pour laquelle cette stratégie est employée est le manque d’autonomie. Comme pour l’enfant, il y a une grande dépendance à l’égard de l’autorité et la peur de la punition. Ensuite, vous accusez les autres d’éviter ce mauvais moment, mais ce faisant, vous augmentez la dépendance et empêchez le développement du sens des responsabilités.
Que gagnez-vous à blâmer les autres ?
Blâmer les comportements génère un certain profit apparent. La première est que l’ego reste inchangé. En faisant une erreur et en la reconnaissant, on déclare implicitement qu’on est imparfait et, par conséquent, pas toujours juste. Quand il n’y a pas d’humilité, c’est une blessure que certains ego ne tolèrent pas.
La difficulté à accepter les erreurs n’est pas le résultat d’un amour-propre excessif, mais d’une grande insécurité. Certaines personnes pensent que commettre une erreur leur enlève, ou remet en question leurs capacités ou leurs mérites. Si, toutefois, il y a une certitude dans ce que vous êtes, une erreur ou une faute est considérée comme normale et traitée comme une source d’apprentissage.
Autres fois on choisit de blâmer les autres parce que de cette façon, les conséquences des actes sont évitées et le prix de l’erreur elle-même n’est pas payé. C’est une façon puérile d’éviter à la fois la responsabilité et la culpabilité. Ceux qui agissent ainsi se cachent et perdent la possibilité d’apprendre de leurs erreurs, de se renforcer et de se développer.
Ce qui est perdu avec cette stratégie
Celui qui blâme systématiquement les autres pour ses erreurs, ses souffrances et ses manquements, se cause du tort et cause du tort aux autres. La première chose qu’elle fait est de nuire à l’authenticité et à l’ouverture de la relation. Dans ces conditions, il est très difficile de construire des liens sains, mais au contraire, ce qui est favorisé, ce sont des relations toxiques.
L’un des aspects les plus précieux de la vie est précisément pour établir de véritables liens d’intimité avec d’autres personnes. Ils apportent la sécurité, renforcent l’identité et nourrissent le courage. Les liens artificiels ou manipulateurs ne font que créer le sentiment d’être plus seul face à un monde plus menaçant.
D’autre part, ceux qui renoncent à leurs responsabilités renoncent aussi à grandirtout en s’empêchant de tirer les leçons de ses erreurs. Cette stagnation finit par influencer les émotions et fausser la perception de la réalité. Elle finit par nourrir une attitude paranoïaque et néfaste.
L’antidote à cette tendance à blâmer les autres est l’humilité. Contrairement à ce que beaucoup de gens croient, apprendre à assumer les conséquences de ses actes, de ses erreurs et de ses fautes est quelque chose qui n’affaiblit pas, mais plutôt renforce et favorise l’évolution individuelle.