Kelvin Doe est la preuve vivante que les lacunes peuvent être une limitation ou un défi, selon la façon dont on les envisage. Certaines personnes ont beaucoup de choses et en retirent peu. Il y en a d’autres, comme Kelvin, qui font tout avec peu de moyens et qui, pas à pas, trouvent leur chemin pour sortir du labyrinthe qu’ils ont trouvé à la naissance.
L’histoire de Kelvin Doe commence à Freetown, la capitale de l’un des pays les plus pauvres du monde : la Sierra Leone. C’est en 1996 qu’il est né dans un quartier pauvre, alors que sa nation tentait de se remettre d’une guerre civile qui n’avait pris fin que quelques années auparavant. Dans le pays, on parle encore de massacres, de crimes de guerre et de blessures non cicatrisées.
Kelvin était un pauvre garçon noir africain,trois caractéristiques qui ne semblaient pas de bon augure pour son avenir dans un monde dominé par les blancs, l’hémisphère nord et les riches. Un garçon joyeux, avec une mère travailleuse et dévouée et sans père pour s’occuper d’eux. Peut-être par habitude, ou peut-être par espoir, il est allé à l’école locale pour apprendre.
“Nous pouvons tous apporter un changement. Quand j’ai commencé, je n’avais pas de ressources. J’ai dû me pousser”.
-Kelvin Doe-
Les décharges de la Sierra Leone
Le monde d’aujourd’hui est rempli d’appareils électroniques qui deviennent rapidement obsolètes. Cela fait des tonnes de déchets technologiques sont produitesmais on ne se demande jamais où tout cela va.
Eh bien, ces déchets finissent dans des pays comme la Sierra Leone, ainsi qu’au Ghana, en Chine ou en Inde. Dans tous ces pays, il existe des endroits, généralement à proximité des bidonvilles, où ces déchets s’accumulent.
De nombreuses familles pauvres vivent en creusant dans ces décharges. Ils sauvent généralement des objets qui contiennent un certain type de métal vendable sur le marché. Kelvin Doe a fait cela, mais c’était un enfant intelligent et en plus d’extraire et de vendre des composants métalliques pour aider sa mère, il est également devenu curieux pour eux.
Kelvin gardait toujours les parties de la décharge qui attiraient son attention et les examinait attentivement. Il demandait, il découvrait, et il devenait de plus en plus fasciné. Je voulais faire des expériences avec eux, mais il y avait un problème : dans leur communauté, ils n’avaient l’électricité que quelques heures par semaine.
Un grand petit exploit
Kelvin Doe pensait qu’il devait y avoir un moyen de résoudre le problème. Pour résoudre le problème, il s’est rendu à l’ancienne bibliothèque de son école et y a trouvé quelques livres une ingénierie dépassée et obsolète.
Cependant, elles étaient suffisantes pour atteindre son objectif : pour fabriquer une batterie permettant de disposer de plus d’heures d’énergie pour faire leurs expériences. Il l’a fait et il a ensuite fabriqué son propre générateur électrique.
Le générateur est devenu un point de rencontre pour toute la communauté. Là, ils avaient de la lumière, ils pouvaient recharger les téléphones portables recyclés que beaucoup avaient reconstruits, et ils s’amusaient bien. Quand Kelvin Doe a commencé cette aventure, il avait à peine 10 ans. Quatre ans plus tard, il a pensé qu’il était peut-être temps d’aller plus loin.
L’une de ses grandes passions étant la musique, il a décidé de créer une stationIl jouait ses chansons préférées, diffusait les matchs de football pour tout le monde, et donnait même la parole aux voisins pour qu’ils expriment leurs problèmes. Dès lors, tout le monde a commencé à l’appeler DJ Focus.
Un virage chanceux
En Sierra Leone, ils ont organisé un concours d’innovation pour les lycéens ; Kelvin y a participé avec ses inventions et était ensuite présent à l’Innovation Hall. C’est là que David Sengeh, doctorant au Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’a rencontré. Il était stupéfait. Avec des morceaux de ferraille, ce gamin avait réussi à fabriquer de la technologie. Et le plus surprenant, c’est qu’il était autodidacte.
Sengeh l’a invité à raconter son histoire dans différentes écoles aux États-Unis. Kelvin n’avait jamais quitté sa ville natale, mais il a accepté le défi. Pendant deux semaines, il a parlé de ses inventions dans différentes universités et centres technologiques. Quelques mois plus tard, a reçu une proposition des Canadiens pour réaliser un réseau de panneaux solaires avec wifi,dans le but d’apporter l’électricité aux régions éloignées de la Sierra Leone.
Une chose en entraînant une autre et À l’âge de 21 ans, Kelvin Doe est parti au Canada pour faire officiellement ce qu’il avait toujours fait : étudier l’ingénierie. Il progresse actuellement dans ses études et poursuit le projet des Canadiens. Quand on lui demande quelle est la force qui l’a poussé, il répond : « Ma mère est la raison de mon inspiration. Je veux y retourner et aider non seulement elle, mais aussi toute ma communauté.