Les émotions sont intrinsèques à notre existence. Ils nous accompagnent dès la naissance et deviennent plus complexes et plus profonds à mesure que notre développement progresse. Si nous apprenons à les manipuler correctement, ils peuvent devenir nos plus grands alliés. Cependant, lorsque la gestion des émotions échoue, certains de ces sentiments peuvent s’enraciner et générer de grandes souffrances. C’est là que l’importance de la ventilation émotionnelle devient évidente.
Dès l’enfance, nous apprenons à classer les émotions en positives et négatives. En général, il suffit d’observer les réactions de notre environnement pour comprendre que tous les états émotionnels ne sont pas également acceptés.
Un enfant peut facilement percevoir la joie dans l’environnement générée par ses sourires et ses occurrences. Et puisque, face à leurs pleurs, leur colère ou leur frustration, les réponses sont très différentes.
On a donné à de nombreux enfants l’idée que montrer ses sentiments était un signe de faiblesse. Peut-être l’ont-ils accusé d' »enfantillage » lorsqu’il avait peur, l’ont-ils puni lorsqu’il manifestait sa colère. Peut-être l’ont-ils laissé seul quand il a pleuré, arguant que ses motifs n’étaient pas pertinents.
Lorsque nous grandissons dans un environnement où l’expression des émotions n’est pas normalisée, il est logique de souffrir, à l’âge adulte, un certain refoulement émotionnel.
Réprimer, c’est ne pas cesser de ressentir
À un moment donné, nous devons tous faire face à une perte, un échec ou une frustration. Des moments accompagnés d’émotions de douleur, de tristesse, de colère, de peur ou de détresse. Cependant, de nombreuses personnes, en raison de leur apprentissage précoce, ont recours à la répression émotionnelle comme seule stratégie d’adaptation.
Ils choisissent de nier et de cacher l’importance que cet événement a eu dans leur vie. Ils prétendent que tout est en ordre. Ils s’évadent et distraient leur esprit de toutes les manières imaginables pour attirer la lumière loin des sensations qu’ils éprouvent. Comme ceci, il y a des personnes qui refusent d’exprimer leur chagrin suite à un divorce, un licenciement, la fin d’une amitié ou même la mort d’un être cher.
Cependant, la suppression d’une émotion ne la fait pas disparaître. Le fait de la reléguer dans l’obscurité n’empêche pas qu’elle soit présente. Lorsqu’une émotion n’est pas suffisamment extériorisée, elle trouvera toujours un moyen de se manifester. Ainsi, des symptômes physiques peuvent apparaître ou même conduire à un épisode d’anxiété ou de dépression qui fait ressortir tout le malaise que nous avons nié, mais cette fois-ci de façon écrasante.
La ventilation émotionnelle
Pour que cela ne se produise pas, il est essentiel de procéder à une ventilation émotionnelle adéquate. Quand on n’ouvre pas les fenêtres d’une pièce pendant longtemps, l’atmosphère se charge. La même chose arrive à notre moi intérieur lorsque nous comprimons notre monde émotionnel.
L’aération émotionnelle consiste simplement à donner libre cours aux émotions que nous dissimulons ou ignorons. Souvent, la peur d’être vulnérable ou jugé nous empêche de partager avec les autres ce que nous ressentons. Cependant, il est vraiment important que cet exutoire émotionnel se produise.
Comment procéder à la ventilation émotionnelle ?
Vous n’êtes pas obligé de partager votre souffrance avec n’importe qui ; en fait, il est préférable d’aller voir quelqu’un en qui vous avez confiance. Une personne avec laquelle vous avez un lien et que vous connaissez peut vous apporter le soutien et la compréhension nécessaires. Mais même s’il n’y a personne dans votre environnement avec qui vous vous sentez à l’aise, vos émotions ont besoin de voir la lumière. Une bonne option peut donc être de réaliser cette expression émotionnelle avec soi-même.
Passez un peu de temps à vous introspecter, à écouter calmement ce que vous ressentez et à l’accepter. Nommez vos émotions, comprenez leur origine et validez-les. À cet égard, l’écriture peut être un outil précieux. Écrire quelques minutes chaque jour aide à se libérer, surtout lorsque nous sommes dans des situations difficiles.
Enfin, vous pouvez toujours vous adresser à un spécialiste. Il vous guidera tout au long du processus, vous aidera à vivre ensemble et à intégrer votre partie la plus vulnérable, en vous encourageant à vous exprimer ouvertement dans un environnement sûr.
Il n’y a pas une seule façon d’effectuer une ventilation émotionnelle. L’important est que vous choisissiez l’option que vous voulez, n’oubliez pas que toutes vos émotions jouent un rôle. Que pour qu’ils se conforment, il faut leur laisser de l’espace.
Si vous balayez vos sentiments sous le tapis, vous finirez par trébucher sur eux. Si vous n’ouvrez jamais les fenêtres, l’air frais ne pourra pas entrer. Une émotion exprimée est une émotion surmontée.