La vraie productivité, c’est de se sentir bien ici et maintenant

La véritable productivité ne consiste pas toujours à atteindre un grand nombre d’objectifs quotidiens. Pas si, dans chaque réalisation professionnelle, nous perdons en eux la qualité de vie, la santé, la satisfaction émotionnelle et l’équilibre psychologique.

Nous sommes une société qui a toujours été amenée à croire que “Plus vous en faites, plus vous valez, plus vous produisez, plus vous obtenez un statut. Il est peut-être temps de repenser cette idée.

Si nous cherchons le mot “productivité” dans un dictionnaire, nous pouvons trouver des définitions telles que “.la quantité de production qu’une personne peut produire en un temps donné tout en utilisant un niveau d’effort ou d’énergie donné”. Cette idée est cependant facile à comprendre, Dans la vie réelle, peu de mots nous causent autant de maux de tête et d’anxiété.

Vous pouvez vous lever à l’aube pour terminer votre journée de travail et vous coucher aux petites heures du matin après avoir effectué des centaines de tâches. Pourtant, vous pouvez toujours avoir le sentiment que cette journée a été improductive. Souvent, Le fait de ne pas avoir accompli ce que nous avions prévu de faire mentalement nous fait souffrir.

La productivité n’est pas une question de mathématiques, il ne s’agit pas de faire 100 ventes, d’obtenir 5 nouveaux clients ou d’emballer 200 boîtes par heure. En fait, ce terme appartient davantage au domaine des émotions et de la subjectivité. On est vraiment productif quand on se sent bien avec ce qu’on reçoit chaque jour, que ce soit beaucoup ou peu.

Une femme heureuse et calme pour sa réelle productivité

La productivité réelle va de pair avec la satisfaction personnelle

Dans le livre de Lewis Carroll Alice à travers le miroir nous trouvons un passage des plus métaphoriques. C’est celle dans laquelle les habitants du pays de la Reine Rouge sont obligés de courir très vite pour rester au même endroit. Ainsi, ceux qui voulaient avancer pour atteindre un endroit particulier devaient courir plus vite que les autres.

Cette image a établi ce que l’on appelle l’hypothèse de la Reine Rouge ce qui nous permet de comprendre que pour survivre dans un scénario donné, il faut investir plus de ressources et d’énergie que le reste pour être efficace et ainsi garantir notre succès ou notre avancement.

Il en va de même pour la productivité. Il ne suffit pas de faire la même chose que ceux qui nous entourent, nous devons produire plus, plus vite et avec une meilleure qualité. C’est la seule façon pour une entreprise de se positionner sur le marché et c’est la seule façon pour le travailleur de prouver sa valeur. Il ne suffit donc pas d’être occupé, il faut être “très occupé” pour donner une image d’efficacité absolue.

Nous avons très tôt intériorisé cette idée et avons été amenés à croire que plus nous consacrions d’heures à ce travail, à cette occupation, à cet objectif ou à cette tâche, plus nous étions précieux et plus nous avions une bonne image de nous-mêmes. Cependant, tôt ou tard, nous l’avons découvert : être toujours occupé n’apporte pas le bonheur, mais nous inocule l’insatisfaction et la souffrance dans de nombreux cas.

La véritable productivité ne réside pas dans le nombre de choses que vous faites, mais dans la façon dont vous vous sentez

La véritable productivité d’un écrivain ne se mesure pas au nombre de pages écrites en une journée. C’est plutôt le degré de satisfaction de ce que vous avez écrit, qu’il s’agisse de 20 pages ou de 5.

Les entreprises ne devraient pas non plus mesurer leur productivité en nombre d’heures travaillées. Parfois, il n’est pas nécessaire de passer dix heures dans un bureau pour atteindre ses objectifs, parfois la moitié suffit.

La psychologie du travail sait que pour que le capital humain soit productif, il doit être satisfait. La motivation, une bonne atmosphère de travail, la camaraderie, la satisfaction et l’appréciation de l’employé font ressortir le meilleur de la personne et améliorent considérablement la productivité finale.

Les émotions sont ces tendons psychiques qui animent non seulement un travail bien fait mais aussi le désir de se dépasser, d’atteindre de plus grands objectifs.

L'homme méditant en plein air selon la méthode Hakomi

Parfois, ne rien faire, c’est aussi être productif

À l’occasion, il y a des moments dans notre vie où nous sommes obligés de nous arrêter, de ralentir. Cependant, nous sommes tellement habitués à remplir notre temps avec des tâches, des objectifs à atteindre et des calendriers à respecter, que mettre notre vie en attente est un défi et même un problème.

C’est parce que nous avons été amenés à croire qu’être occupé est synonyme de productivité. Ils nous ont convaincus que le temps est de l’argent et que nous devons en tirer le meilleur parti faire des choses (quelles qu’elles soient) pendant au moins 25 heures par jour. Soudain, quand notre réalité entre dans un état de calme, quand on nous demande de ne rien faire d’autre que d’être, il y a quelque chose qui ne va pas chez nous. Nous ne sommes pas productifs !

Et pourtant, nous pouvons l’être. Parce que parfois, ne rien faire est la meilleure chose que l’on puisse se donner. Se reposer, mener une vie plus tranquille, curieuse, contemplative et calme est thérapeutique.

Nous donner ce que nous méritons quand nous en avons besoin, même si nous avons du mal à le croire, c’est la véritable productivité à certains moments. Tout cela peut avoir un impact sur notre bien-être physique et mental. Gardons cela à l’esprit.

“Le bonheur n’est nulle part ailleurs qu’ici. Pas dans une autre heure, mais à cette heure-ci. Ni moi ni personne d’autre ne peut emprunter ce chemin pour vous”.

-Walt Whitman-